Actualité - Prévisions

Après une parenthèse très printanière ou presque estivale avec des températures maximales remarquables, dignes d’une fin mai ou d’un début juin, la situation météorologique va radicalement changer ces prochaines heures avec un refroidissement spectaculaire. Les températures seront dignes d’un mois de janvier ou février. Un scénario renversant qui n’est pas si rare en cette période de l’année.

Mars-avril : des mois où tous les types de temps sont possibles !

Les mois de mars et d’avril sont des mois sujets à de fortes variations de temps et de températures. Ces fluctuations du temps sensible et des températures sont le propre des intersaisons.

Lorsque les conditions sont anticycloniques avec un flux méridional (sud ou sud-est), les températures peuvent grimper très haut (masse d’air chaud).

Ainsi, ce lundi 27 mars, à la faveur d’un flux de sud-est, on relevait 21°C à Rennes, Nantes, Reims ou Auxerre, 22°C à Poitiers, Nevers ou Clermont-Ferrand, 23°C à Cognac ou 24°C à Romorantin !

A contrario, lorsque le flux est septentrional (nord ou nord-est) et dépressionnaire le mercure chute fortement (masse d’air froid).

Voir des conditions ensoleillées et chaudes fin mars, cela se produit régulièrement ; des giboulées en avril n’a rien d’anormal non plus. C’est le propre de la variabilité de notre climat.

Situation du 31 mars au 3 avril

Un anticyclone s’étire sur l’Atlantique, des Açores au Groenland et à l’Islande. Il impluse de l’air froid. Un système dépressionnaire s’étire de la Sardaigne à la Roumanie. Dans sa partie nord de l’air très froid en surface et glacial en altitude glisse de l’Arctique à la Scandinavie et au nord de la France avec de l’instabilité.

Dans cette configuration, des giboulées seront observées sur la moitié nord du pays avec du grésil et de la neige jusqu’en plaine. Une couche de neige au sol est probable sur les Hauts de France, la Normandie, la Bourgogne et le Centre ainsi que sur tous les reliefs.

Cet air froid glissera ensuite vers le sud vendredi avec une tempête de Mistral et de Tramontane ce week-end, lorsque l’air froid activera une cyclogenèse (formation d’une dépression sur la Méditerranée).

Observer de la neige sur le nord de la France, en plaine, en avril cela se produit assez régulièrement. C’est beaucoup plus rare dans la moitié sud !

Si l’on se réfère à la moyenne 1981-2010, des flocons de neige sont observés 1 fois par an en moyenne à Lille, Metz, Vichy ou Clermont-Ferrand. On observe des flocons 0.6 fois par an à Saint-Brieuc, Bourges ou Paris en avril soit une fois tous les deux ans en moyenne.

Des antécédents remarquables

Le dernier épisode remarquable de neige en plaine en avril remonte au 7 avril 2008. 10 cm avaient été relevés à Buchy en Seine-Maritime, 13 cm de neige étaient relevés à Abbeville dans la Somme et 10 à 20 cm dans le Pays de Bray.

Risque de gel et de dégâts sur les vignobles et les fruitiers ?

Avec le réchauffement climatique la végétation se développe plus rapidement. L’éclosion des bourgeons au printemps (débourrement) est de plus en plus précoce (fin mars plutôt que fin avril). Une période froide les rend très vulnérables aux dégâts liés au gel. La situation attendue la semaine prochaine est potentiellement très délicate pour les cultures céréalières et l’arboriculture en fonction de l’avancée de la végétation qui diffère selon les régions. Notons quand même que la plus grande partie des vignes ne devrait pas être impactée car le débourrement n’a pas encore véritablement débuté. Il y a des cépages précoces, Chardonnay, Merlot, Pinot Noir, alors que d’autres sont plus tardifs : Cabernet Sauvignon, Cinsault, Riesling.

De fortes gelées (températures minimales proches de -4 à -6°C) sont à craindre dimanche et lundi prochains (3 et 4 avril) du nord-est au Centre.