La Chine victime de sa pollution et d'une tempête de sable
La Chine réputée pour sa pollution chronique a connu ces dernières heures sa plus grosse tempête de sable depuis plus de 10 ans. Ces particules sableuses massives issues du Désert de Gobi se sont ajoutées à la pollution ambiante d’origine anthropique (rejets des usines, centrales à charbon, circulation automobile, chauffage…) dans ce « pays atelier » considéré comme le plus grand pollueur du monde. Pékin s’est ainsi retrouvée ce lundi 15 mars plongée dans un décor surréaliste.
Le sable présent en forte quantité dans l’atmosphère pékinoise a fait la Une de l’actualité mais de nombreuses villes chinoises et provinces sont touchées par ce phénomène. Lorsque le vent souffle fort dans le désert de Gobi, les particules sableuses peuvent en fonction de l’orientation et de la vitesse du vent gagner la Corée ou le Japon. (On a connu récemment ce phénomène en Europe avec le sable saharien ; celui-ci avait aussi traversé l’Atlantique pour atteindre les côtes du nordeste brésilien).
Le désert de Gobi situé entre la Chine et la Mongolie avance inexorablement. En effet, la déforestation qui avait commencé en 1958 sous Mao se poursuit. Le processus de désertification des sols accentué par l’urbanisation, l’agriculture intensive et le réchauffement climatique s’aggrave. Le désert gagnerait environ 3000 km² chaque année, rendant certains villages invivables. Plus de 350 000 chinois ont dû fuir leur zone de vie ; ces réfugiés climatiques ont été relogés par l’état qui a pris conscience du danger. Par ailleurs, la pollution industrielle est un fléau devenu un enjeu sanitaire majeur pour la population chinoise.
Ces tempêtes de sable assimilées à un « dragon jaune » rend la qualité d l’air particulièrement mauvaise et dangereuse pour les voies respiratoires.
La Chine en a pris conscience depuis longtemps, c’est pourquoi elle a massivement reboisé en limite du désert ; elle a érigé une grande muraille verte, (ou dragon vert), longue de 4800 km et large de 1500 km. L’objectif est de faire rempart à la progression du désert et de devenir la plus grande forêt artificielle du monde.
Cela peut surprendre mais la Chine veut devenir un modèle environnemental. On est loin de l’élève exemplaire mais la volonté est là. Aujourd’hui la qualité de l’air reste souvent médiocre mais elle est moins mauvaise qu’elle n’a été. Des amendes pour le plus gros pollueur, des véhicules électriques et ce reboisement témoignent d’une politique plus volontariste et audacieuse
