Actualité - Événement

25 nov. 2019

Épisode méditerranéen: la responsabilité de l'homme

Écrit par Sébastien DECAUX, publié le 25 nov.

Les inondations majeures survenues dans le sud-est de la France se sont soldées par des bilans humains et matériels dramatiques (4 morts et 1 disparu ce lundi matin, des milliers de sinistrés). Elles font suite à des précipitations intenses sur des zones qui ont connu durant les semaines passées des pluies très abondantes. Celles-ci ont saturé les sols qui n’ont pu absorber le surplus tombé ce week-end. Ce contexte aggravant explique en partie le ruissellement et les fortes crues observées.

Les paramètres météorologiques et hydrologiques n’expliquent pas tout. En effet, la région PACA et notamment sa zone littorale (Var, Alpes-Maritimes) s’inscrit dans une zone que l’urbanisation a rendu très vulnérable. En effet, cet espace géographique est le siège de fortes précipitations à l’automne. Cette situation connue sous le terme d’épisode méditerranéen est récurrente entre les mois de septembre et de novembre. Les crues y sont violentes et rapides. L’importance des pentes favorise le ruissellement. Il faut voir dans ces catastrophes une empreinte anthropique (liée à l’homme). L’artificialisation des sols (bétonisation et imperméabilisation des sols, constructions dans le lit majeur de certains cours d’eau révèle des erreurs d’aménagement qui pour des raisons économiques n’ont pas intégré la problématique climatique, passée au second plan derrière la rentabilité et la spéculation immobilière. Ainsi, le lit de certains cours d’eau a été modifié, rétrécit, expliquant que les hauteurs d’eau et les vitesses de crue ont fortement augmenté. Le tourisme et ses enjeux (constructions d’infrastructures, de structures d’accueil et de loisirs, pressions sur le milieu ont favorisé la spéculation) ainsi que la pression démographique se sont accrus sur tout le littoral. Les permis de construire délivrés dans des zones pourtant dangereuses témoignent de ces négligences que la nature fait payer à l’homme aujourd’hui. 

Ces catastrophes dites « naturelles » (expression utilisée pour évoquer ces épisodes) sont avant tout anthropiques. Le changement climatique passe ici au second plan même si dans le futur proche il aggravera les risques.

Sébastien DECAUX

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